Un article écrit de ma main et publié sur Parano, dans le secteur ART.
Un copier coller tout simple, pour que les non paranoïaques (que Nordi leur pardonne!) puissent le lire à leur tour...
>>>Il m'est parfois arrivé, au moment de répétitions, de match d'impros ou d'exercices divers et variés en lien avec le théâtre, de regretter mon regard et mes impulsions enfantines.
Et lorsque je dis "enfantines", il n'y a absolument rien de péjoratif la dedans, bien au contraire.
C'est juste que j'ai souvent remarqué que les enfants sont des acteurs merveilleux, et qu'ils ont en eux un potentiel absolument étonnant de présence scénique.
Ce n'est peut-être pas ce qu'il y a de plus flagrant dans les spectacles de fin d'années des chers bambins de maternelle et de primaire, mais la faute en revient ici aux pauvres maîtres qui n'ont pas reçu de formation adéquate pour cela.
Les enfants sont beaucoup plus spontanés que les adultes, leur imagination est souvent débridée et ils ont l'absolue facilité de passer d'un sentiment à l'autre sans broncher, en une fraction de seconde.
Les grands enfants, ou les petits adultes c'est selon, sont déjà dans une logique différente. Avec les années viennent les considérations personnelles, l'estime de soi et la peur du regard des autres. Bien entendu, je fais ici des généralités, mais cela est nécessaire pour mettre en valeur cet aspect qui est malgré tout très récurrent : il semble que les adultes aient beaucoup plus de mal à JOUER que les enfants. Les acteurs adultes, débutants ou non, ont une fâcheuse tendance à se regarder jouer et à avoir constamment sur ce qu'ils font un regard critique qui les étouffent au lieu de les aider de quelconque façon. Il y a un temps pour jouer, et un temps pour se corriger. Un temps de jeu perverti par une intellectualisation quelconque s'éloigne vite de l'essence première du théâtre et que ce que les enfants comprennent instinctivement : la scène est un lieu où tout est possible et où le ridicule n'existe pas, même si le rire est provoqué côté salle.
Selon la méthode de Stanislavski, entre autres, l'acteur n'est rien d'autre qu'une marionnette malléable et riche, un pantin articulé dont les émotions sont retraduites de façon sincère mais toujours avec une certaine distanciation qui permet justement le jeu.
Et les adultes, déformés par les conventions de la vie, ont réellement de grandes difficultés à se laisser aller totalement et à se faire plaisir.
M'est avis que même les zigotos qui se la jouent (vous remarquerez le subtil jeu de mots) sur scène se regardent faire et passent leur temps à composer un numéro en surface plutôt que de laisser parler les impulsions intérieures, impulsions de vie à l'aune réelle de l'art théâtral.
Amis zARTteux plus ou moins inhibés, lançons nous!